Histoire de Neuville

Ce village est né durant le bas Moyen Age, période où une certaine prospérité économique permit l’essor de nombreux bourgs en France. De cette époque, il ne subsiste aujourd’hui qu’une tour du château, sur la butte au nord-est du village, ainsi que la nef de l’église Saint-Symphorien. La commune conserve cependant des traces d’une occupation plus ancienne : une voie romaine, dont une borne miliaire a été trouvée près du lieu-dit Le Cheix, la traversait : elle reliait Lyon à Limoges via Clermont.
A l’instar des communes au contact du Livradois et de la Limagne, au sous-sol argileux, Neuville vit aux XVIIIème et XIXème siècles se développer des tuileries artisanales. Ces dernières périclitèrent suite au développement des transports, en particulier du chemin de fer, qui favorisa l’importation d’un produit industriel, meilleur marché et nouveau : la tuile plate, dite mécanique. De nombreuses petites dépressions en eau signalent d’anciens lieux d’extraction de l’argile.
La présence de nombreux murs en pisé indique que la terre fut aussi utilisée comme matériau de construction. La maçonnerie en pisé met en œuvre la terre crue, choisie ni trop argileuse ni trop sableuse, déposée et tassée entre des banches. Les lits de chaux, clairs, déposés horizontalement tous les 90 cm environ afin de lier les levées, et les lumières (les trous) laissées après décoffrage par les pièces de serrage des banches confèrent une belle unité architecturale à des nombreuses habitations de Neuville. Les bâtiments de la ferme, groupés autour de la cour illustrent un habitat dit de "maison en juxtaposition à cour fermée", dénotant un désir d’isolement, signe de réussite économique. Certains éléments architecturaux (épis de faîtage, décor de linteaux, génoises...) traduisent à eux seuls le statut social du propriétaire. L’habitation comporte généralement un étage et des greniers, et la grange-étable lui est contiguë. D’autres bâtiments d’exploitation prennent place autour de la cour (écurie, remise, bûcher...).
A Neuville, comme dans de nombreux villages de la bordure limagnaise, s’y ajoute le pigeonnier, édifice maçonné sur plan quadrangulaire, circulaire, voire polygonal. Il se compose le plus souvent d’un rez-de-chaussée constituant un abri temporaire, d’un premier étage, où est stockée une réserve de fourrage, et, enfin, du pigeonnier lui-même, dont l’entrée (un ou plusieurs jours) est précédée par la planche d’envol. L’élevage des pigeons constitua pendant longtemps une ressource de viande, les déjections des volatiles, la colombine, fournissant une riche fumure utilisée notamment pour les chenevières (terres où croit le chanvre).
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